Zhest : les images

Zhest

Chorégraphie : Samuel Ouvrard

Il s’agit ici d’un projet de création de spectacle de danse qui soit le reflet et la poursuite des diverses expériences de la confédération Kendalc’h au cours des années précédentes qui avaient pour ambition « d’investir la recherche en danse bretonne afin d’articuler la création contemporaine sans compromettre la préservation du patrimoine ». 
Zhest entend proposer une nouvelle tentative de réponse aux interrogations soulevées par le processus de création artistique dans l’univers des danses traditionnelles. Le principal propos de cette création est d’interroger la danse traditionnelle à l’aune du langage de la danse contemporaine.  
Ainsi, en danse contemporaine, si le travail du corps est extrêmement important, il ne correspond cependant pas à une technique unifiée et codifiée. Tout mouvement est susceptible de devenir de la danse et l’enjeu technique consiste à offrir au corps une grande disponibilité plutôt que l’acquisition d’un vocabulaire. En danse traditionnelle, nous avons un vocabulaire : notre langage du corps est codifié, aucun de nos gestes n’est « amnésique », il est le résultat de l’évolution continue d’une pratique communautaire particulière.  
Cette création s’articule autour de l’émotion du geste dansé de la pratique traditionnelle. Il s’agit ici, à l’instar de la danse contemporaine, de travailler quelques éléments de notre langage de la danse traditionnelle en rapport avec le corps du danseur plutôt qu’avec le corps « social » de la communauté. Privilégier le mouvement, libérer les énergies, valoriser le style et la gestuelle plutôt que la forme sociale des figures pour malgré tout sublimer la puissance de l’aspect communautaire et l’inventivité de notre société traditionnelle bretonne. Dans cet esprit, d’un point de vue formel, Zhest emprunte à la danse contemporaine en s’inspirant de créations de Angelin Preljokaj, Petter Jacobsson, Sidi Larbi Cherkaoui, Alain Buffard et Christian Rizzo  qui sont réinterprétées avec les corps de danseurs bretons. Mais Zhest puise aussi dans une autre culture, avec le Kecak balinais, pour parler de l’universalité de la danse traditionnelle bretonne.  
Ce spectacle réunit deux musiciens et une vingtaine de danseurs individuels ayant participé à des expérimentations de création dans Kendalc’h et puise ainsi directement dans les vécus corporels de chacun des danseurs puisque c’est aussi dans les corps qu’est inscrite notre culture, véhiculée ici par la danse.

Photos de Jean Le Goff de la représentation du 14 juillet 2018 à Landerneau dans le cadre de Faltaziañ - festival Kann al Loar

Zhest - Faltaziañ 2018