Stroll an Trañs : collectif d'arts de la rue

A l’origine de ce projet, deux cercles celtiques désireux d’expérimenter de nouvelles voies et souhaitant ne pas concentrer toutes leurs forces vives dans la seule préparation des épreuves du concours.
Suite à une rencontre lors du festival de Cornouaille 2012, la Confédération Kendalc’h leur propose de travailler ensemble sur une création d’Arts de la rue, sur un spectacle déambulatoire.
Au début de l’année, les responsables des groupes de danse et la Confédération Kendalc’h rencontrent Le Fourneau pour tracer les grandes lignes du projet qui consiste à mettre en synergie les différentes compétences en danse (les danseurs des groupes), en chorégraphie et maîtrise de l’espace scénique (la Compagnie Tango Sumo), en musique (Pascal Lamour) et en tenues d’inspiration traditionnelle (Romuald Hervé).
Des rencontres, de l’enthousiasme, des interrogations, des doutes, des difficultés parfois... Ainsi s’est construit le projet Stroll’an Trañs, qui entend mettre en lumière la transe qui émane parfois de la danse populaire de Bretagne.
Kendalc’h revendique ce droit à l’expérimentation et attend avec impatience de découvrir le rendu lors de la répétition générale, le 26 juillet à Plomelin, et lors de la grande première dans le cadre du défilé de Kemper en fête, le 28 juillet.

Les porteurs de projet

Confédération Kendalc'h

Kendalc’h demeure fidèle à son engagement de départ : maintenir la culture bretonne, mais une culture ouverte, réaliste et décomplexée. A partir des réalisations d’hier, engager de nouvelles actions et perspectives, c’est l’ardente volonté d’une continuité (devise de Kendalc’h) appuyée sur des objectifs renouvelés.
En fait, la confédération se doit de conserver le patrimoine, de le retransmettre et, à partir de ce legs, de favoriser la création.
C’est ainsi que depuis plusieurs années Kendalc’h encourage les créations dans le domaine des Arts de la Rue et entend utiliser ce mode d’expression pour faire connaître la danse bretonne d’aujourd’hui à tous ceux qui ne pousseraient pas les portes des salles de spectacle. La Confédération coordonne et finance ce projet d’Arts de la Rue, avec l’important soutien du Conseil Régional de Bretagne.

Milinerien Ploveilh de Plomelin

En 1945, est créé le groupe Glaziged, qui devient en 1975 le Cercle Celtique Milinerien Ploveilh /Meuniers de Plomelin. Malgré sa très grande proximité avec le pays bigouden, le groupe est très fortement attaché à son terroir : le pays glazig. C’est un groupe très jeune permettant des spectacles dynamiques veillant à toujours transmettre un aspect traditionnel de notre culture avec un regard moderne et une touche d’humour ! En association avec le Fourneau et le cercle celtique de Pluguffan ils travaillent sur la création d’une « bulle d’oxygène » dans les défilés.

Kizhier Pluguen de Pluguffan

C’est un groupe «jeune» puisqu’il a été créé en 1998. Le nom est tiré de la légende du chat de Pluguffan : Kizhier Pluguen se traduit littéralement par « les chats de Pluguffan ». L’esprit du groupe est : convivialité et partage des traditions. Le groupe est fortement implanté sur son territoire : il organise d’ailleurs chaque année un festival début juillet. La commune de Pluguffan réunit les costumes de deux terroirs ainsi que le costume de Landudec, véritable mélange des genres, entre pays glazig et pays bigouden.

Les intervenants

Le Fourneau, centre national des Arts de la Rue

Le Fourneau est l’un des dix Centres Nationaux des Arts de la Rue inscrits dans un réseau national professionnel composé de lieux de fabrique, de compagnies et de festivals. Établissement de création et de production artistique dans l’espace public basé sur le port de commerce de Brest, le Centre National a élargi son projet en intégrant en 2009 le réseau européen ZEPA réparti entre la France et l’Angleterre. La permanence artistique déployée par les compagnies en résidence de création, en étroite relation avec les territoires et les habitants de la région Bretagne, structure le socle du projet. Depuis plusieurs années, Le Fourneau permet à la danse bretonne d’investir l’espace rue en travaillant avec Eostiged ar Stangala et Kendalc’h sur différentes créations : Courants Epiques (2007), La Sorcière (2011) et Bretagnes (2013).

Tango Sumo, compagnie de danse

Tango Sumo a été créée en mars 2002 par Olivier Germser. Danses martiales, scénographies surprenantes, chorégraphies dont les influences du théâtre, du cirque et de la musique sont omniprésentes, la danse de Tango Sumo fait appel à des artistes complets. C’est Olivier, le père, et Orianne, la fille, qui sont intervenus lors de plusieurs week-ends de travail auprès des cercles de Plomelin et de Pluguffan pour proposer un puissant mariage entre danse traditionnelle, danse-contact et danse contemporaine.

“Mille et un piétons tracent d’invisibles arabesques sans le savoir. L’espace urbain est un creuset, inépuisable trésor de ressource pour nos créations, le plus grand théâtre du monde... Dansons dessus ! À la rencontre de ses espaces possibles et en puisant au coeur même des cultures qui s’y côtoient, le geste s’invente et s’inscrit sur le pavé comme un graphe éphémère, tracé dans l’instant, gardé au fond des yeux. Drôle, tendre ou féroce, la danse débarque dans la rue ! Mille et un piétons s’en retournent chez eux en traçant d’invisibles arabesques, mais quelques-uns le savent… ”

Sur une musique originale de Pascal Lamour

Pascal Lamour est un producteur, compositeur et musicien breton et celtique surnommé l’« électroshaman ». Locuteur du breton vannetais, il a toujours vécu à Theix où il s’investit en faveur de la culture régionale. La musique est depuis longtemps une passion, à laquelle il se consacre entièrement depuis l’année 2000. Il produit ses premiers albums sous son propre label, BNC Productions, et se fait réellement connaître dans le milieu musical vers 2005, en particulier grâce à l’album "Shamans of Brittany" qui fait découvrir ses fusions de musique bretonne, musique électronique et musiques du monde. Cette reconnaissance lui ouvre les portes de grandes rencontres comme le festival interceltique de Lorient et la nuit de la Saint-Patrick à Bercy, ainsi qu’à l’étranger : Québec, États-Unis, Brésil, Vietnam... Depuis, il a produit une centaine d’albums et une douzaine d’artistes sous son label, dont le sonneur André Le Meut, le harpiste Myrdhin, et le conteur vannetais Rémy Cochen.
Pascal Lamour est également un spécialiste de l’ésotérisme. Il réalise de 2010 à 2012 "À la recherche de la mandragore" et "Le chant de la mandragore", un livre et un CD aux thèmes druidiques centré sur la forêt de Brocéliande, en collaboration avec l’illustrateur breton Bruno Brucéro.

La musique de Pascal Lamour est difficile à classer. Son style d’« électro-shaman » est le reflet de ses influences artistiques et de ses recherches en médecine traditionnelle. Ses chansons sont souvent inspirées de collectages, il chante en breton vannetais (dont le « côté très fluide et le chuintement donne une couleur avec laquelle on peut créer facilement des rythmiques »). Sa démarche est de « faire évoluer la musique traditionnelle en la conduisant vers des voies nouvelles sans lui faire perdre son âme », il imagine ses morceaux comme la « musique traditionnelle de demain ». Ainsi, il mélange la musique bretonne à « des rythmes électroniques dansants et hypnotiques ».

La transe qui émane naturellement de sa musique a tout naturellement amené à porter notre choix sur un enregistrement de Pascal Lamour, retravaillé pour l’occasion : Heol.

Des costumes créés avec Romuald Hervé

Romuald Hervé est styliste-modéliste. Il crée des vêtements, pour un usage au quotidien, qui s’inspirent des costumes bretons. Sa grand-mère, brodeuse de coiffes et une des dernières mariées en costume de Carnac, lui a transmis sa passion du costume, puis il a dansé pendant 12 ans à la Kevrenn Alré et fait partie de la commission costumes. Il refait des costumes traditionnels et des coiffes pour les cercles et les bagadoù. Dans le cadre du «Pays d’Auray en fête tous les jours», il a présenté un défilé spectacle «Eurvad, couture paysanne» sur des costumes anciens et des créations inspirées par la mode alréenne.

Après un BEP métiers de la mode et artisan des métiers d’art, il termine ses études par un master de modélisme créatif à l’Esmod de Paris où il réalise sa deuxième collection : celle des « bondieuseries », inspirée par « le pardon de Kergoat », de J. Breton. Romuald Hervé travaille sur deux axes : en traditionnel pour les cercles et pour les particuliers pour lesquels il fait aussi du contemporain sur mesure, pour des mariages ou pour ceux qui veulent des pièces identitaires. Il se forme à la restauration de vêtements avec Réjanne et Daniel Labbé, collectionneurs de vêtements civils de l’association briochine Les Modes au fil du temps.

Les costumes de Stroll’an Trañs ont été pensés comme des tenues intemporelles rappelant les éléments caractéristiques des pays glazig et bigouden : le gilet, les guêtres et le bragou pour les hommes - la coiffure, la jupe, le gilet et les parures (de cou et de fesse) pour les femmes.

A noter que chaque danseur s’est investi dans la personnalisation des éléments de sa tenue : peinture, broderie...

 

Retrouvez cette création :

Le 28 juillet au festival de Cornouaille à Quimper

Le 4 août à la fête des Fleurs d'Ajoncs à Pont-Aven

Le 15 août aux Fêtes d'Arvor à Vannes

Le 18 août à la Fête des Filets Bleus à Concarneau

 

Merci à Fred Harnois pour les photos !