Kendalc'h aujourd'hui

« Plus on est enraciné, plus on est universel.»
Eugène Guillevic

Cette feuille de route pour 2011 et 2012 est extraite de la convention pluriannuelle signée entre le Conseil régional de Bretagne et la Confédération Kendalc'h.

Enracinés & universels

Un reportage de 15 minutes sur la vie de la confédération Kendalc'h :

 

Kendalc’h a 60 ans

La confédération, à ses débuts, regroupait toutes les composantes culturelles bretonnes. Certaines associations ayant pris leur autonomie, Kendalc’h s’est recentrée sur les cercles celtiques & ateliers danse et est devenue la référence en Bretagne pour la danse traditionnelle et tous les aspects afférant à celle-ci.
Forte de ses 15 000 adhérents, la confédération poursuit les buts qui sont les siens depuis ses débuts : Maintenir, Transmettre, Favoriser une création qui vient enrichir la tradition.
Pour mener à bien toutes ces actions, pour défendre cette culture populaire accessible à tous, Kendalc’h s’appuie sur une dynamique bénévole très importante qui crée un lien social incontestable et forme des citoyens responsables. Car, une personne qui connaît sa culture est tolérante envers la culture des autres.
 

Conserver - Mirout - Garder

Des générations de collecteurs ont travaillé sur le terrain afin de recueillir la tradition dansée, accumulant ainsi des sommes de connaissances dont Kendalc’h est le dépositaire. Mais enquêter sur la danse c’est aussi collecter chant, musique, informations concernant le costume ou les occasions de pratique.
Même si une partie de ces recherches a aidé d’autres associations oeuvrant dans la même direction (Dastum par exemple), il reste encore une masse de données à travailler. La cartographie des danses, des costumes, la liste des informateurs, des référents, sont quelques-uns des travaux à accomplir.
Mais nous devons également continuer l’enseignement des danses, la rédaction des fiches techniques, le collectage (grâce à l’intermédiaire des cercles), le classement des documents de recherche, la création d’expositions...
De même, Kendalc’h doit continuer à valoriser les langues de Bretagne en les utilisant dans ses publications, dans ses stages (chant à danser par exemple) ou lors d’actions précises : Breizh a gan notamment.
Maintenir, c’est aussi favoriser la pratique de la danse traditionnelle lors d’épreuves spécifiques comme Tradi’Deiz ou inciter à la recherche ethnologique (ainsi pour l’épreuve terroir du championnat de Bretagne).
 

 

Transmettre - Treuzkas - Erdoner

Notre souci constant, notre priorité, doit être la jeunesse. C’est le fondement de notre politique de formation. Dans notre projet culturel, les jeunes doivent avoir la première place.
Il faut donc continuer à former des encadrants de qualité pour les enfants, employant une pédagogie et une approche spécifique, et  leur offrir des stages et des moyens matériels (fiches techniques, DVD Jibidi…).
De même, il est important de fédérer les jeunes autour de projets communs : Emvodoù enfants, Bugale Breizh, Breiziloù…
Mais ce que nous souhaitons surtout , c’est offrir aux enfants les bases d’une culture générale bretonne de qualité. C’est pourquoi nous avons bâti un projet d’intervention dans les établissements scolaires. Chaque établissement pourra choisir un ou plusieurs modules portant sur les divers aspects de la culture bretonne. Un intervenant, formé par nos soins et ayant reçu l’agrément de l’Education Nationale, interviendra pour présenter aux élèves le conte, la danse, le chant et la musique, le dessin traditionnel, le patrimoine bâti. « Un enfant qui connaît sa culture s’ouvre au monde ».
Pour valoriser son image et rendre plus attrayantes ses publications et, en particulier, Keleier, organe interne de la Confédération, Kendalc’h a choisi de recruter un chargé de communication.
Enfin, il faut rendre l’accès des stages plus aisé. Pour en diminuer le coût, nous voulons instaurer la gratuité des frais pédagogiques pour nos adhérents.

 

Créer - Krouiñ - Oriner

Il y a toujours eu évolution. Après la création, ce qui  reste devient tradition. Nous ne devons pas figer notre culture. Mais nous devons veiller à garder sa spécificité.
Kendalc’h a toujours encouragé la création scénique (Emvodoù, Dans, Championnat de Bretagne à la St Loup…). Les prestations des groupes lors de ces événements atteignent souvent un très haut niveau qui ne peut que véhiculer une image positive de la Bretagne. L’un de nos soucis est d’ailleurs, avec l’aide de la Région, de faire connaître la qualité de nos groupes à l’étranger et dans les grands festivals internationaux.
Mais, passer de la danse traditionnelle à la scène n’est pas chose facile. C’est pourquoi la confédération envisage de mettre en place Treuzell, la passerelle, une conférence dansée réunissant amateurs et professionnels. Il s’agira d’échanger sur les différentes façons de transposer la danse traditionnelle à la scène avec la participation d’artistes du milieu traditionnel, d’autres cultures, ou de personnes telle Françoise Jollivet qui possède une connaissance approfondie des milieux traditionnel et contemporain. De même la confédération adhère au projet de Roland Becker visant à imaginer de nouvelles danses « traditionnelles ». Nous entendons ainsi, sans casser la dynamique bénévole, créer des passerelles avec certains professionnels.
Kendalc’h encourage aussi des créations qui sortent un peu de l’esthétique habituelle (Faltaziañ) et continue sa collaboration avec le Fourneau, centre national des arts de la rue. Après Breizh Oméga, le but serait de mettre en place une troupe déambulatoire pour la Bretagne.


Dans cette espèce de monoculture universelle
à laquelle nous aboutissons, je ne me sens pas très bien.
    Claude Levi-Strauss
 

Nous non plus… Et c’est pourquoi Kendalc’h reste fidèle à ses idéaux de départ : défendre et promouvoir la culture bretonne. Pendant 60 ans, les bénévoles et les permanents de la confédération ont toujours réussi à maintenir cet objectif, ils n’ont pas l’intention de lâcher maintenant.
Kendalc’h, référence de la danse traditionnelle en Bretagne se veut en phase avec son époque et œuvre pour une tradition vivante et pour une culture accessible à tous.