Départ de Jean Guého

Lors de l'Assemblée générale de Kendalc'h le 26 novembre 2016 à Landerneau

 

Discours de Jean Guého

Quitter une association dont on a assumé la direction puis la présidence pendant de nombreuses années (près de 40 ans) ne va pas forcément sans émotion. Pourtant je quitte la présidence avec le sentiment d’avoir plus ou moins correctement, mais avec une conviction profonde, « rempli le job », sans avoir fait de prouesses certes, mais en ayant, je l’espère, maintenu le cap et l’esprit militant, (ce qui n’est pas toujours facile vous le savez !).

Je précise bien entendu que je ne revendique pas seul ce bilan plutôt positif qui est aussi celui d’une équipe dont tous les membres se sont investis et que je tiens à remercier pour leur engagement. La vie d’un mouvement comme Kendalc’h n’a de sens que lorsqu’elle est fidèle à son histoire, et j’ai bien entendu une pensée pour tous ceux et celles qui nous ont précédés et pour bon nombre d’entre eux avec lesquels j’ai collaboré depuis 1973, date à laquelle j’ai pris la direction de notre confédération.

Au cours de cette mandature, ce dont je suis le plus fier est sans aucun doute la construction de notre nouveau siège à Auray. Il a mobilisé toutes nos énergies : élus, bénévoles et permanents. Avec enthousiasme, nous avons relevé ce défi et Kendalc’h dispose désormais d’un nouvel outil de développement à la hauteur de ses ambitions. Une nouvelle fois je tiens à remercier tous ceux et celles qui m’ont fait confiance, merci pour votre soutien, votre appui et votre amitié.

J’ai eu aussi la chance de travailler avec une équipe de permanents compétente, courageuse, dévouée. Je le dis avec beaucoup de reconnaissance et d’affection : merci à Mathieu, Carole et Youena. Je veux leur dire toute ma fierté d’avoir travaillé avec eux.

Quant à la nouvelle équipe qui prendra la responsabilité de continuer à faire vivre Kendalc’h, je souhaite aux nouveaux élus et aux anciens renouvelés bon vent et succès dans leurs futures activités et nouveaux projets. Continuez dans le prolongement de tout ce qui a été réalisé pour que Kendalc’h d’après se souvienne de Kendalc’h d’avant.

Présider, animer Kendalc’h a été pour moi un grand honneur, cela n’a pas été souffler sur les braises mais sans cesse raviver le feu. Alors, comme pour chacun de nous, il y a un temps pour regarder ce qui a été fait et un temps pour s’arrêter... Ce temps est venu pour moi, merci encore à tous.

Jean Guého

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Assemblée générale 2016 à Landerneau

 

Discours de Mathieu Lamour, directeur

Monsieur le Président,
Cher Jean,

Ce n’est pas sans émotion qu’au nom de l’équipe des permanents, de mes chères collègues, je prends la parole pour te témoigner le plaisir qui a été le nôtre de travailler avec toi, pour Kendalc’h, pour son projet culturel et pour ses adhérents dans un lien de confiance, avec ce souci constant de l’efficacité, du bon sens et du bien commun.
Beaucoup d’émotion parce que nous avons souvent l’impression que les choses sont immuables, inscrites durablement dans nos quotidiens... tout simplement parce qu’elles sont harmonieuses et que l’on voudrait qu’elles perdurent. Tu as pris ta décision depuis longtemps et lorsque tu fais un choix, tu t’y tiens, avec conviction, avec constance. Souvent tu insistes sur le fait qu’il faut savoir passer le relais, te voilà donc prêt à passer le témoin, à transmettre l’héritage… Héritage un terme qui traduit si bien l’esprit de Kendalc’h.
Avec Carole et Youena, nous avons posé les qualificatifs qui, à nos yeux, reflètent le plus fidèlement tes qualités. Nous voudrions saluer ici…

Le président héritier

Musicien à Theix, danseur à Elven et à Trédion, choriste pour la Cantate de la paix… on peut dire que tu as vécu toutes les expériences que peut offrir Kendalc’h. Souvent tu fais référence, avec beaucoup de respect, à ceux qui ont marqué Kendalc’h, au premier rang desquels l’ensemble des présidents auxquels il convient de rendre ici aussi hommage. Tu fais souvent référence à tous ceux qui t’ont « transmis l’esprit Kendalc’h », et bien sache que tu es, pour nous, un maillon fondamental de cette chaîne, un repère essentiel. Pour toutes ces raisons, il est important que tu mènes à bien le travail avec ton ami, Jacques Le Louette, autour d’un ouvrage sur l’histoire de Kendalc’h.

Le président bâtisseur

Autre citation que tu affectionnes tout particulièrement : « Héritiers et bâtisseurs, voilà ce que nous sommes… ». Ton parcours a été long, 40 années au cœur des décisions de notre mouvement… en tant que directeur puis après une courte retraite en tant que président. Le moindre que l’on puisse dire c’est que tu en as bâti des projets à Kendalc’h... le Keleier, les Korollies, le Bugale Breizh, le Breizh a Gan, Dañs Excellañs à Rennes,  le 50ème… et j’en oublie tant. Tu as bâti des maisons pour notre confédération, hier Ti-Kendalc’h, aujourd’hui Auray. Avec courage, tu as d’ailleurs impulsé des décisions difficiles parmi lesquelles la vente de Ti-Kendalc’h à la communauté de communes du pays de Redon.

Le président militant

Ton excellente connaissance du monde culturel breton et ce large réseau construit pendant près de 50 ans te permettent d’être connu et reconnu en Bretagne. Ouest-France parlait de toi en ces termes : « Figure de la culture bretonne, Jean Guého tourne la page de 40 années d’engagement ». Tu t’es beaucoup investi aux fêtes d’Arvor, à Kanomp Breizh et à l’Européade. Tu es également toujours soucieux de valoriser la langue bretonne, sans jamais l’oublier dans tes discours ou tes écrits.

Le président porteur d’une mémoire vivante

Lors de tes différentes interventions dans les groupes, à l’occasion d’anniversaire ou de réception, j’ai toujours été frappé par ta capacité à constamment avoir un mot gentil, une anecdote sur le groupe ou ses dirigeants, d’hier ou d’aujourd’hui… Cette attention de chaque instant a, je le crois, été apprécié de tous.

Le président ouvert

Mémoire de Kendalc’h, tu ne tombes jamais dans la nostalgie d’un temps révolu, dans la comparaison systématique de l’avant et du maintenant. L’ouverture aux autres esthétiques, l’envie de porter une culture actuelle et la confiance naturelle que tu as envers la jeunesse ont guidé les actions que tu as impulsées. Le projet d’école expérimentale te tient beaucoup à cœur. Nous y parviendrons et j’espère bien sincèrement avec toi.

Le président des initiatives

Tu nous as fait confiance au cours de ces cinq années… libérant les énergies et accélérant les projets !

Le président charismatique

Indéniablement, tu incarnes Kendalc’h. Tu as pour toi la stature, la plume et le verbe, la légitimité de ton parcours et de tes convictions.

Le président bienveillant

Comme me le faisait souligner un cornouaillais, tu réponds tout à fait au caractère des tcheuthceu... Homme de consensus, de compromis, attentif à tous… Tu as veillé l’harmonie de Kendalc’h, en bon père de famille, à l’écoute des groupes et des bénévoles. Pour l’équipe des permanents, avec affection, tu t’es toujours montré vigilant à notre bien-être professionnel mais aussi personnel.

Le président intime

Je terminerai en te disant que ta présence va grandement me manquer lors de nos pérégrinations bretonnes… sur les route de Guingamp, de Quimper, de Rennes ou de Nantes ! Nos rendez-vous sur les parkings de covoiturage, de Locminé par exemple, ponctuaient nos semaines… Des discussions nous en avons eu sur Kendalc’h, bien sûr, mais sur tant d’autres sujets. Les présidences se suivent, ne se ressemblent pas nécessairement mais sont toujours extrêmement enrichissantes.  Il y a peu, lorsque nous échangions sur l’implication à Kendalc’h… tu me confiais ne rien regretter de cette vie consacrée… et tu as tout à fait d’être satisfait.
Nous ne pouvons pas achever ce clin d’œil sans associer notre chère Claudine avec qui nous avons une grande connivence. Kaourintine dit souvent que derrière chaque personne de talent, il y a un conjoint de grande qualité. Assurément Claudine a rendu possible ton parcours par sa patience, sa présence, ses conseils, sa spontanéité et son intuition. Nous voulions la saluer ici avec une immense affection.

Une page se tourne mais le livre ne se referme pas. Nous osons espérer des passages réguliers, votre présence est importante pour nous.
Pour tout cela, Monsieur le Président, cher Jean, un immense MERCI de tous les trois !

Mathieu Lamour, le 26 novembre 2016

 

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