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Ar en deulin

ARANDEULIN-350.jpg

10 € TTC

Qté :

Deskrivadur/ Description:

Yann Ber Calloc'h a oa ur barzhonegour eus ar c'hentañ, met ne vez ket kavet barzhonegoù nemetken el levr-mañ. Lizhiri skrivet en un doare barzheg, lijer ha teñval a-wechoù, a vo tu deoc'h lenn ivez. An tennad da heul a zo bet skrivet en talbenn:

"Taoleu bohal, hag en heskenn a ya a-raok. E-pad ma labour me zud, chouket on at ur garrek gwisket a van. Oll en douar, ar-dro dein, e zo goleit a zél marù, dél er bléieu arall, rag er faù-man e zo glaz hoah o fenneu. Droug e hra d'em halon kleùoud er gwé braz é kouéhel, én ur stokein doh en douar, ged un trouz hanval doh difronkad ur ramz. Ken nerhuz int, ken éan, ken kaer, faù mé hoèdeg! Betag pegourz enta, me, Doué, é chomo et brézel kri-man de drohein grouiad er vuhé ér hoèdeuiér, én tiegèheu, é peb leh? Un dén, ur wéenn é oed hé nerh, un drué é o gweled é kouéhel... Me fenn e lakaan é men deuorn, hag eid doned de ankouéhaad en dismanteu e hrér aman, chonjal e hran."

 

Note de l'éditeur

Yann-Ber Calloc'h est né à l'île de Groix le 21 juillet 1888 dans une famille de marins-pêcheurs. Poète chrétien et barde breton (sous le nom de Bleimor), il écrivit ses premiers textes au petit séminaire de Ste-Anne d'Auray.

En 1905, se crée la revue "Dihunamb" qui sera son berceau littéraire. Dès les premières livraisons de la revue, il apporte son active collaboration en y faisant paraître, outre une partie des poèmes qui composent ce livre, des articles, des études historiques et des oeuvres dramatiques écrits en dialecte vannetais.

Pour n'être pas très copieuse, l'oeuvre de Calloc'h, dont le grand intérêt réside dans l'emploi de la langue et dans un lyrisme admirable, a attiré sur la littérature bretonne l'attention des lettres du monde entier. Elle marque une étape dans notre littérature nationale qui s'élève aux plus hauts sommets de l'inspiration avec une sincérité et une véhémence lyrique exprimées dans une langue harmonieuse et sonore.

Aussi, peut-on considérer "Ar an deulin" comme l'un des chefs-d'oeuvre de la poésie bretonne. Le livre contient assez de pages sublimes pour mériter à son auteur l'immortalité.

A la déclaration de guerre de 1914, Yann-Ber Calloc'h s'engagea. Nommé aspirant, puis sous-lieutenant, il trouva la mort le 10 avril 1917 à l'entrée d'un abri dans une tranchée du bois d'Urvilliers (près de St-Quentin). Criblé d'éclats d'obus, il fut tué sur le coup. Son corps fut enterré au cimetière de Cerisy. Le 8 juillet 1923, ses reliques furent ramenées à Groix, où une tombe avec croix celtique fut édifiée grâce à une souscription lancée à l'initiative de "Dihunamb" relayée par "Buhez Breizh".

Avant son départ pour le front, Yann-Ber Calloc'h avait confié à Pierre Mocaër un manuscrit de son recueil auquel il avait donné le titre de "Ar an deulin", "A genoux". La première publication erronée et trop hâtive eut lieu chez Plon en 1921. En 1935, les éditions de "Dihunamb" en donnaient une version définitive, reclassée par Y. Le Diberder suivant le désir de Calloc'h. Une troisième édition fut entreprise en 1963 par Kendalc'h.

Préface de Gilles Servat, éditions Kendalc'h - Breizh hor Bro, 1996.

Extrait

Er vernikenn

Gwélet em-es une dra hab par :

Ur garreg sonn ar hé diùhar,

Ha tro-ha-tro mor é konnar ;

 

Hag er garreg, - ihuél hé 'fenn,

E oé staget doh hé hrohenn,

Bihan-bihan ur vernikenn.

 

Digabestret ha didruhé

En tonneu divent a darhé...

Med er vernikenn e zalhé.

 

Ha chetu deit er mor d'arsaù,

Hag er gêh vernikenn tenaù

D'er roh e oé staget ataù.

 

Er vernikenn e oui krogein :

'Zoh er roh é ma ar é gein,

Tra ne hello hé distagein...

 

Hama, n'en-des nitra gwirroh :

El er vernikenn ar er roh,

Me halon zo staget dohoh !

Yann-Ber Kalloc'h

La patelle

J'ai vu une chose sans pareille :

Un rocher solide sur sa base,

Et tout autourn de la mer en fureur;

 

Et le rocher à la tête haute,

Portait, attachée à son flanc,

Toute petite, une patelle.

 

Déchaînées et sans pitié,

Les vagues immenses déferlaient,

Mais la patelle tenait bon.

 

Et la mer vint enfin à se calmer

Et la pauvre patelle mince,

Au roc était toujours collée.

 

La patelle sait s'accrocher :

Du rocher qui la porte au flanc,

Rien ne pourra la séparer...

 

Eh bien ! Il n'y a rien de plus vrai :

Comme la patelle à la roche

Mon coeur vous est attaché !

Jean-Pierre Calloc'h